Emilia, ça fait depuis que t'as posté que je tourne autour de la question...
je cogite...
En fait, j'en sais trop rien.
Ce que je sais, c'est qu'il a fallu plus de 30 balais pour que je trouve un métier qui me plaise vraiment.
Je sais que c'est ma voie, mais je ne sais pas combien de temps je tiendrai.
J'aime ça, j'adore ça même.
J'aime aussi passionnément mes clientes (même les mêdêmes, si si). Elles me touchent. Je réalise que j'entre dans leur intimité, qu'elles me laissent toucher une certaine part de vulnérabilité. Je sais, ça peut sembler complètement barge, mais j'entre dans leur cuisine, elles m'y confient des choses, me font rencontrer leurs amies, familles, et en générale me confient des choses sur leurs "invités".
J'aime quand elles me disent qu'elles ont passé un bon moment, qu'elles ont appris des choses, quand elles me rapellent en me disant que vraiment elles ont été bien conseillées, que leur achat est amorti, déjà.
Je n'ai plus grande fierté et satisfaction que lorsque je reçois un email avec une photo de repas de mes clientes...
En fait, je les aime...
J'aime les produits que je distribue. Je m'en sers moi même tous les jours. J'adore les voir dans les mains des professionnels. (j'adore quand ma gamine me dit "hey, maman, le monsieur là, il a un TM ou un moule comme le tien" - et que c'est Marc Veyrat ou Lignac, ou Ducasse...)
Sans etre moi même quelqu'un qui a besoin de luxe (beurk), j'aime les bons produits, la bone qualité.
J'ai souhaité me développer en travaillant pour plusieurs boites. Augmenter ma qualité de services (je pars régulièrement me former dans divers endroits et divers domaines, j'investi sur moi - par exemple, pendant plusieurs mois, j'ai investi ce que je gagnais dans des cours)
J'ai un rythme de dingue...mais pas forcément lucratif.
J'en vis pas, ça, c'est une certitude.
Enfin, c'est relatif, j'ai quand même réussi à rentrer un salaire en mai(chuis pas exigeante, mon objectif est au niveau du smic. Je n'ai pas d'autres ressources, et le salaire de monmec qui enchaine missions sur missions ne nous suffit pas. Et de toute façon, je ne veux pas vivre sur son salaire, je veux le mien :caractère fier d'un cochon indépendant dans l'ame:).
Ca recquiert certaines qualités, dont la patience...ce dont je suis assez dépourvue.
Ca me demande beaucoup de travail, parce que je suis extrèmement exigeante envers moi même.
Je suis une bosseuse, c'est un bon point.
J'aime l'indépendance, ç'en est un autre.
je me fais suer dans un bureau, j'ai besoin de bouger, ça y correspond.
Mais j'avoue qu'il y a des moments de creu, de panique parce que l'agenda est vide.
Je souffre régulièrement de la perception des autres sur mon métier.
Il est vrai que l'immense majorité des femmes qui font ces metiers (ce sont à 99% des femmes) n'ont pas du tout le même profil que moi. De plus, d'une société à l'autre, c'est très différent. Je n'aime pas qu'on pense que j'ai le temps d'etre disponible (je l'ai pas, je le prends, nuance).
Si je fais une caricature de mes "consoeurs": elles sont pour la plupart plus agées, avec des enfants plus agés et plus autonomes. N'ont pas de formation, ni besoin d'aller bosser financièrement. Elles font ça comme loisir, pour s'occuper, pour de l'argent de poche. En général, elles tiennent un an.
C'est l'immense majorité.
Après, y en a une poignée qui durent dans le temps (il y a des statistiques de paliers de "durabilité"), qui gagnent très bien leurs vies, qui deviennent chefs de réseaux (je suis une quiche pour recruter, parceque je comprends les peurs des gens et ne pousse pas assez), qui bossent énormément.
C'est dur, je le cache pas.
Mais j'aime passionnément le domaine et les produits (mais j'aurais jamais signé pour tupp ou charlott ou mylène par exemple, leurs méthodes et/ou produits me débectent)
J'ai longuement réfléchi, pris mes renseignements, afin de me respecter moi même.
Je ne pouvait envisager de faire quelque chose à laquelle je ne crois pas, je l'ai beaucoup trop fait et m'en suis dégoutée.
J'avais deux objectifs :
- gagner ma vie (il n'est pas atteint encore de façon régulière)
-pouvoir me regarder dans un miroir tous les matins (ticket gagnant)
Je ne sais pas si je suis de celles qui vont durer (en 18 mois, c'est trop court pour le dire, même si j'ai déjà passé plusieurs paliers), mais je sais que j'aime ce que je fais et que je m'y reconnais.
Je m'accroche, donc.
Par passion
(euh...je crois que j'ai vidé un sac là
)
30 minutes...j'ai pas répondu à ta question, je sais pas pourquoi c'est sorti...allez, j'envoie.